La première dentition, les dents de lait

il suffira d’utiliser les méthodes adéquates pour en avoir la preuve anatomique, physiologique, au plan de la science de l’esprit, c’est un fait d’évidence — les premières dents, donc, proviennent plutôt de l’organisation-tête, alors que c’est l’être humain global qui contribue à l’apparition de la seconde dentition. Les dents formées à partir de la tête sont rejetées. C’est l’organisme « non tête » qui édifie la seconde dentition. La dentition de lait et la seconde dentition constituent respectivement une sorte de reflet de la formation des concepts et de la mémoire. Les dents de lait sont formées à partir de l’organisation-tête, de même que les concepts, sauf que les concepts, évidemment, sont haussés dans la sphère intellectuelle et spirituelle ; et les secondes dents, elles proviennent plutôt de toute l’organisation humaine, comme la capacité de mémorisation.

Il faut être capable de cerner ces différences subtiles dans l’organisme humain. Si vous vous concentrez sur un point de ce genre, vous conviendrez que l’on ne peut saisir le modelé, les formes de la substance matérielle — notamment quand on arrive au domaine organique — qu’à partir d’un modelage spirituel. Le matérialiste patenté observe l’être humain matériel, étudie l’être humain matériel.

Et celui qui s’attache à la réalité, et non à ses préjugés matérialistes, voit cette tête humaine se modeler, chez l’enfant, à partir de la sphère suprasensible, par la métamorphose de la vie terrestre antérieure et il voit, rattachée à ce monde où est placé l’enfant dans cette vie terrestre, l’autre part de l’être humain, modelée à son tour depuis la sphère spirituelle, suprasensible propre à ce monde-ci. Il est important de tourner son attention vers cette manière de voir ; car il ne s’agit pas de parler de façon abstraite du monde matériel et du monde spirituel, mais d’affiner sa vision pour percevoir comment le monde matériel émerge du spirituel, et d’une certaine manière comment le monde spirituel se reflète dans le monde matériel.

On voit alors dans les formes de la tête humaine, dans la manière dont elle émerge du monde spirituel, quelque chose de spécifique, que l’on ne retrouve pas dans le reste de l’organisme. Car ce dernier nous est rattaché dans une vie terrestre donnée, alors que la formation de la tête, jusque dans son modelé, est le résultat de vies terrestres antérieures.

[….]  nous traversons le monde en portant constamment cette contradiction. Elle fait partie de la vie. Si nous regardons les faits avec honnêteté, nous ne pouvons que convenir de la causalité naturelle, de sa nécessité, dans laquelle nous sommes plongés en tant qu’être humain. Mais notre vie intérieure, la vie de notre âme et de notre esprit contredit cette première réalité. Nous savons que nous pouvons prendre des décisions, poursuivre des idéaux moraux, que nous n’avons pas trouvés au sein de la causalité naturelle. Cette contradiction est une contradiction vitale.

celui qui ne peut pas reconnaître que la vie recèle des paradoxes de ce genre ne saisit pas toutes les facettes de la vie. Au fond, c’est en fait simplement une sorte d’idéologie que nous opposons à la vie. Nous traversons la vie et nous nous sentons en réalité continuellement en contradiction avec la nature extérieure. Il semblerait que nous soyons impuissants pour faire autre chose que ressentir ce paradoxe.

Suite du texte à  lire CEuvres de Rudolf Steiner sur http://www.vivreencomminges.org/doc/Anthroposophie/Steiner%20Rudolf%20-%20Le%20devenir%20humain%20Ame%20et%20esprit%20de%20l’univers.pdf

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