Enfin, on souffle

Depuis la nuit des temps, l’Homme souffle au propre comme au figuré. Les expressions ne manquent pas dans ce domaine: être à bout de souffle, en avoir le souffle coupé, le second souffle… Mais qu’en est-il exactement de la physiologie du souffle ?

Les poumons constituent notre appareil respiratoire et comportent deux lobes à gauche et trois lobes à droite. Leur fonction est d’apporter de l’oxygène au sang lors de l’inspiration et de rejeter du gaz carbonique lors de l’expiration. Lorsque nous inspirons, le thorax se gonfle, l’air rentre dans les poumons et gagne, par le réseau des bronches, les alvéoles pulmonaires, lieu des échanges gazeux ; lorsque nous expirons le thorax diminue en volume et l’air est expulsé.

Je cours et je souffle


Accessibles à tous, les sports d’endurance permettent de développer et d’augmenter les capacités respiratoires : jogging, vélo, ski de fond… Le travail sur le souffle est primordial car il assure une bonne oxygénation du sang et un bon fonctionnement des muscles. Classique, le point de côté survient à l’effort lorsque l’expiration insuffisante entraîne une élévation du taux de gaz carbonique dans le sang. Il convient alors de ralentir son rythme, en surveillant sa respiration pour retrouver un juste équilibre en inspirant par le nez et en soufflant par la bouche. Le point de côté disparaît alors en quelques minutes. Après au minimum 30 minutes d’effort, le plaisir est au rendez-vous car les endorphines, sources d’un état de bien-être mais liées à l’intensité et surtout à la durée de l’exercice, sont sécrétées en grande quantité par le cerveau.

Des champions olympiques asthmatiques !

Il est aujourd’hui tout à fait établi qu’une personne asthmatique, bien équilibrée par son traitement, en dehors des pics de pollution ou d’infection broncho-pulmonaire, peut pratiquer de nombreux sports, exception faite de la plongée sous-marine. Plusieurs champions olympiques étaient asthmatiques : en attestent Mark Spitz, athlète américain qui a remporté 7 médailles d’or en 1972 aux Jeux Olympiques de Munich en natation et Miguel Indurain, athlète espagnol, qui a remporté 5 fois le tour de France. L’entraînement sportif se doit d’être personnalisé, adapté au sujet, en prenant en compte des allergènes potentiels pour le choix de l’activité sportive (comme l’équitation par exemple) et des facteurs climatiques, dont l’humidité. Le sport présente de nombreux avantages pour un asthmatique car il le protège d’un éventuel bronchospasme post-exercice, lui permet de retrouver du souffle, de s’autonomiser et d’augmenter progressivement son aptitude physique. Moins de crises, mieux gérées pour une qualité de vie améliorée.

Un décrassage pulmonaire


Gilbert, gros fumeur, a stoppé la cigarette depuis deux mois maintenant. Il se trouvait de plus en plus essoufflé sur des gestes quotidiens de la vie : en montant des escaliers, lors d’une marche un peu rapide pour attraper son car le matin ! Il avait alors consulté son médecin : la mesure de son souffle effectuée par la spirométrie avait confirmé l’atteinte de sa fonction respiratoire. Ancien sportif, Gilbert, en parallèle du sevrage, a repris le jogging. Très lentement au début, 10 à 15 mn, en crachant ses poumons mais soulagé par cette sensation de grand nettoyage pulmonaire. Progressivement son souffle est revenu, différent, purifié comme une renaissance.

La respiration, un mode de relaxation

La respiration intervient dans toutes les techniques de relaxation. Un souffle lent et profond apaise. Plus généralement, les exercices sur le souffle se retrouvent au centre de nombreuses pratiques de travail sur soi : sophrologie, chi-gong, tai chi, yoga… Elles s’inscrivent comme une gymnastique de bien-être mais également une méthode de travail énergétique et d’harmonisation. Bernard, homme actif et stressé par sa vie professionnelle, étouffe littéralement. Sur les conseils d’une amie, celui-ci s’est tourné vers le yoga/nidra, ou yoga du sommeil, pour diminuer ses tensions et retrouver un équilibre de vie. Le yoga/nidra est une méthode de relaxation profonde alliant un travail sur les postures, sur l’éveil des sens, essentiellement de la respiration, du souffle. Guidé par son maître de yoga, celui-ci a appris peu à peu à se détendre, à lâcher prise et à pratiquer des techniques de méditation pour accéder à plus de spiritualité. Une rencontre avec lui, une énergie nouvelle tant sur le plan physique que psychique et émotionnel.

ARTICLE REDIGE par le Docteur Laurence Pescay pour le magazine SIGNES ET SENS https://www.signesetsens.com

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